Écrire ses contenus en avance, devenir artiste et retrouver la confiance
Ou comment la fin du chômage peut avoir du bon
Cette semaine, des ami·es venant de loin m’ont rendu visite, je n’avais donc pas prévu de travailler pour pouvoir leur consacrer tout mon temps. Or la problématique qui est la mienne en ce moment de devoir vivre de mon art, rend nécessaire la création d’un certain nombre de contenus à diffuser selon un rythme régulier, que ce soit sur mon blog, dans cette lettre ou sur Instagram. Il a donc fallu que je prépare plein de choses en avance et je me suis aperçue que si ça ne pose pas de problème pour des articles de blog ou des vidéos de dessins en train de se faire, c’était plus compliqué pour cette lettre hebdomadaire.
J’aime qu’il n’y ait pas trop de délai entre le moment où j’en écris le contenu et celui où je l’envoie dans vos boîtes mail. Contrairement à des articles de blog, qui ont une durée de vie à peu près illimitée, il y a dans le format même de la lettre (même si elle reste disponible ad vitam sur Substack) un caractère éphémère. Ce que je vous écris aujourd’hui ne ressemble pas à ce que je vous aurais écrit quelques jours avant ou quelques jours plus tard. Mon humeur a changé, les réflexions qui se trouvent au premier plan de mon esprit ont changé également et prendre trop d’avance, c’est vous envoyer un contenu qui serait déjà périmé au moment où vous le liriez.
Cela signifie-t-il que toutes les lettres que j’ai écrites depuis que j’ai commencé à envoyer cette newsletter sont obsolètes et que leur conservation n’est pas pertinente ? Je ne saurais le dire parce que je n’en ai relu aucune, de la même façon que je ne relis pas le contenu de mon journal intime, mais je me suis posée la question en commençant le brouillon de celle-ci.
Tout ça pour dire que j’ai échoué à prendre de l’avance sur l’écriture de cette lettre et je vous écris donc un peu en retard après avoir passé un début de semaine à me balader dans mon coin de Provence et à ne pas du tout travailler.
J’ai pourtant quelque chose de très important à vous partager parce que j’ai enfin déclaré mon activité d'artiste-auteur ! 🥳

Après avoir remis tant de fois cette démarche à plus tard, je suis très contente de m’en être enfin occupée. Cette activité d’artiste, qui ne commencera qu’au 1er janvier 2025, a été validée par l’INSEE et contre toute attente, je ne suis pas trop angoissée à l’idée de la démarrer, mais au contraire assez impatiente.
Mes idées se précisent, je commence à me mettre dans l’état d’esprit de quelqu’un qui va essayer de vivre de la vente de ses créations et c’est plutôt grisant. Je commence par exemple à savoir ce que j’ai envie de vous proposer comme formule payante à cette lettre hebdomadaire et j’ai hâte d’y travailler pour la mettre en place.
Pendant longtemps, j’ai été paniquée à l’idée de travailler à mon compte, le salariat me paraissant beaucoup plus sécurisant et plus simple du point de vue administratif. Par ailleurs, j’avais l’impression que sans l’aide d’une structure collective, je ne serais pas capable de m’en sortir. Pourtant, je me suis aussi toujours sentie très compétente dans les différents postes salariés que j’ai occupés. C’était étonnant cette différence de confiance entre la sphère professionnelle et la sphère personnelle, comme si mes compétences professionnelles actuelles ne m’étaient pas intrinsèques, mais dépendaient de la structure dans laquelle j’évoluais. Poser ainsi, cela paraît absurde, mais ça a pourtant longtemps été bloquant.
Finalement, cette fin d’indemnisation chômage et ce manque de perspectives professionnelles dans ma région m’ont obligée à remettre en question ces croyances et je commence à découvrir ce que c’est que d’utiliser mes compétences professionnelles pour un projet qui n’implique que moi. C’est tout à la fois étrange et intéressant.
C’est également très agréable d’avoir une liste claire de choses à faire pour mettre en place un projet et de traiter cette to do list exactement comme pour un travail salarié (en y consacrant sans doute plus d’heures à des moments incongrus de la journée néanmoins). Bref, je crois que la vérité c’est que je suis contente de ne pas avoir réussi à trouver un travail salarié pour me forcer à faire quelque chose qui me faisait envie depuis longtemps et pour lequel je ne pensais pas disposer d’assez de ressources. J’ai en réalité beaucoup plus de ressources que je ne l’aurais cru et c’est une bonne chose de l’avoir expérimenté.
Je vous parlerai bientôt de mes projets pour le volet payant de cette lettre hebdomadaire, ainsi que des nouvelles de mes différents projets artistiques. En attendant, je vous remercie d’avoir lu cette courte lettre.
À dimanche prochain.