Je vous l’écrivais dimanche dernier, je ne suis pas au meilleur de mon moral en ce moment, ce qui aurait plutôt tendance à me pousser à ne pas faire grand-chose de mes journées : un peu de cuisine, un peu de couture, un peu d’aquarelle et une sieste au milieu parce que c’est important, les siestes. Ce serait très bien si ça m’apportait de la satisfaction, mais comme j’ai l’impression de ne rien faire, ça ne fonctionne que moyennement.
Ces dernières semaines, j’ai eu l’espoir de peut-être pouvoir commencer un nouveau boulot cet été, espoir qui m’a laissée un moment en suspens, mais finalement déçu donc il va falloir que je me prépare à passer l’été au chômage. Ce n’était vraiment pas dans mes plans, mais ma foi, il faut rebondir.
Puisque je suis obligée de renoncer momentanément à un travail salarié, je me suis dit que je pouvais au moins me remettre à un travail non rémunérateur : le travail artistique. Au moins, quand je suis en train de travailler sur l’écriture ou les corrections d’un roman, je ne me sens pas coupable de ne rien faire de mes journées donc j’espère que retrouver une sensation d’activité va me faire du bien.
Je m’étais arrêtée au milieu du chapitre 15 dans ma relecture à voix haute des Mirages d’Abalon après avoir noté plein de points d’amélioration et j’ai décidé cette semaine qu’il était temps de m’atteler à la suite. Reprendre la lecture de ce chapitre 15 a été très pénible parce que je le trouve particulièrement ennuyeux et inutile, donc me remettre dans le bain par ce biais n’était pas ce que je pouvais faire de mieux pour ma motivation défaillante. Je survolais les phrases en me disant « mais c’est tellement nul, ça ne sert à rien de m’acharner sur ce roman, je vais l’abandonner ». Heureusement, les chapitres suivants se sont avérés moins mauvais donc je me suis sentie moins découragée et j’ai poursuivis ma prise de notes en vue d’un début de réécriture la semaine prochaine. Idéalement, j’aimerais terminer une V2 à la fin de l’été pour un envoi d’un manuscrit final et qualitatif d’ici la fin de l’année.
Je me suis dit que ça pouvait être intéressant de vous donner un exemple de ce que je traque dans ces étapes de corrections. Il y a une chose que je fais énormément quand j’écris un premier jet, c’est ce que j’appellerai un « état des lieux rétrospectif ». Je vous copie un exemple ci-dessous :
« Parmi tous les plaisirs que lui avait fait découvrir Horal, le sexe avait sans conteste sa préférence. Il n’aimait pas fumer et l’alcool de foin ne lui plaisait pas. Il avait eu l’occasion de goûter des breuvages venus du Pays des Quatre Vents ou des Comtés, qu’Horal avait volés à son père, mais il s’en passait volontiers au quotidien. En revanche, la maison de plaisance d’Atmah était devenue son refuge. Il y avait son alcôve réservée et s’y sentait apprécié. »
Le roman est ponctué de petits passages de cet ordre où on dirait que je suis en train de rassembler mes esprits sur l’état des lieux du personnage pour savoir ce que je vais écrire ensuite et c’est un travers que je trouve insupportable. Soit les informations données dans le paragraphe sont déjà connues du lecteur auquel cas il ne sert absolument à rien de les lui redonner, soit le lecteur ne le sait pas et alors il faut lui montrer dans le récit (en l’occurrence que la maison de plaisance est le refuge du personnage en question) plutôt que de l’écrire de manière absolument pas subtile.
Bref, je mets beaucoup de commentaires dans les marges de mon manuscrit.
L’aquarelle de la semaine
Comme cette reprise de l’écriture dans le but d’améliorer mon moral, j’ai aussi décidé de me challenger sur l’aquarelle. En plus des exercices que je continue de pratiquer plusieurs fois par semaine, j’ai envie de travailler à des compositions plus abouties qui tentent de raconter quelque chose.
Je voudrais réussir à peindre une illustration originale par semaine pour voir un peu ce que cette astreinte fait à ma pratique. J’ai donc commencé un premier travail cette semaine et j’ai trouvé cet exercice trèèèès inconfortable. Il y a déjà le fait de trouver l’idée et la composition du sujet qui peut faire douter, mais à la limite, ce n’est pas le plus difficile. Le pire c’est la réalisation avec la mise en couleur et comme le projet est un peu ambitieux et doit se faire en plusieurs sessions, il y a toutes les étapes intermédiaires qui sont terribles pour la confiance en soi. J’ai beaucoup douté tout au long du processus et cette première composition a vraiment mis en évidence mes faiblesses techniques : je me suis par exemple aperçue que j’avais beaucoup de mal à peindre des cookies de manière réaliste…
Bref, grosse sortie de zone de confort avec ce projet, mais cette première “œuvre” (oui je ne peux pas m’empêcher de mettre des guillemets, je sais) m’a déjà apporté plusieurs informations :
le papier que j’ai utilisé (Arches 300g grain satiné) terni résolument les couleurs par rapport au Arches 300g grain fin. Il faut que je termine mon stock, mais je déteste ce papier, qui par ailleurs a un toucher rèche et a le mauvais goût de sentir le poisson : je n’en rachèterai pas.
si je veux tenir sur la durée, il va falloir que je réduise mes ambitions en faisant des compositions plus petites et moins complexes parce que j’ai consacré 3 sessions de peinture à ce projet et c’est un peu trop dans un quotidien où je suis aussi censée reprendre l’écriture d’un roman et continuer à pratiquer des exercices d’aquarelle.
Vous avez ci-dessus la première de ces compositions originales, dont le titre est : 2024-23. Autoportrait à la machine à coudre. Vous recevrez la prochaine composition dimanche prochain dans cette lettre si tout va bien.
D’ici là, je vous remercie de m’avoir lue et je vous souhaite une bonne semaine.
Coucou,
Si jamais ça peut t'inspirer, en arts appliqués, pour les exercices créatifs, on utilisait le format 15x15 cm :)