J’ai été formée à mon premier CMS1, DotNetNuke, pendant mon tout premier contrat de travail. J’avais 25 ans, je venais de terminer mes études d’histoire de l’art, ne savais à peu près rien faire et cette expérience a orienté de façon assez incroyable toute la suite de ma vie professionnelle.
Je ne le savais pas encore à ce moment-là, mais j’adore apprendre à utiliser des CMS. Découvrir un nouveau logiciel, c’est un peu comme si je jouais à un jeu vidéo avec la période d’addiction qui va bien. J’ai un goût prononcé pour le fait de structurer des pages web et pour organiser des contenus. Il y a un côté très mécanique et logique qui me réjouit et qui peut me plonger dans un état de concentration intense pendant des heures. Donnez-moi des articles à mettre en ligne et une série de règles à suivre pour que le résultat soit propre et je suis heureuse.
Parler de passion semble un peu excessif, mais c’est en tout cas un goût qui a accompagné ma vie professionnelle comme personnelle à partir du moment où je me suis lancée dans le blogging et que j’ai découvert Wordpress.
Ajoutons à cela le fait que j’utilise un bullet journal pour organiser ma vie depuis plus de dix ans, j’étais vraiment la cliente idéale pour Notion. Si vous ne connaissez pas encore Notion, c’est un logiciel qui combine prise de notes, gestion de projet, collaboration et CMS, et qui permet de centraliser au même endroit tout un tas d’éléments d’organisation personnels et/ou professionnels.
J’en avais plusieurs fois entendu parler ces dernières années, mais je n’ai mis mon nez dedans qu’il y a deux semaines, quand une copine m’a dit que ça m’intéresserait. Elle avait raison. J’ai passé ma première semaine à penser Notion, manger Notion, dormir Notion, n’ayant qu’une hâte : être au lendemain pour pouvoir continuer à explorer le logiciel.
Notion est un outil un peu complexe, pas spécialement intuitif, mais dont certains aspects ressemblent pas mal à des CMS que j’ai déjà utilisés. J’ai commencé à mettre en place mon espace en m’aidant de vidéos Youtube et je suis tombée dans un univers dont je ne soupçonnais pas l’existence.
Pendant cette première semaine d’utilisation intense, j’ai réussi à mettre en place pas mal d’outils adaptés à mon usage. Par exemple, j’ai créé des bases de données de gestion de projet pour le développement de mon activité d’illustration, qui m’aident beaucoup à organiser mes tâches au quotidien, mais j’ai aussi créé une base de données pour suivre mes lectures ou des listes pour mes menus de la semaine ou mes projets à coudre.
Avant, je faisais tout cela sur papier, dans des pages de mon bullet journal, mais il faut reconnaître au numérique une adaptabilité supérieure. Un exemple avec ma liste de lecture : en numérique, j’ai la place d’entrer davantage de données (date de début, date de fin, avis, statut, genre…) là où dans les pages de mon cahier je me contentais du titre et de la date de fin. Je n’inscrivais pas dans cette liste les livres abandonnés alors que je peux maintenant le faire facilement, et en plus je peux faire des statistiques et des petits graphiques avec toutes ces données. Bref, j’adore les possibilités offertes par cet outil.
Je pense que certain·es d’entre vous se demanderont à quoi bon obtenir une base de données précise sur mes lectures de loisirs, puisqu’elle n’a pas pour but d’être partagée et que ça n’intéresse que moi, et je ne suis pas en mesure de répondre à cette objection. J’aurais évidemment pu me contenter de noter mes lectures terminées ou mes to sew lists dans mon bullet journal comme je le faisais avant. La vérité, je pense, c’est que je suis une geek de l’organisation numérique.
N’empêche qu’en construisant cet espace sur-mesure pour moi, je me suis quand même demandée ce qui arriverait si Notion fermait ses portes. C’est un logiciel propriétaire, géré par une entreprise privée dont je ne sais personnellement pas ce qu’elle fait avec nos données. Que deviendraient les systèmes d’organisation des millions d’utilisateurs de Notion si l’entreprise faisait faillite par exemple ou si ses serveurs étaient détruits2 ? Une part de moi se dit que ça paraît être une mauvaise idée d’y mettre toutes ses billes, mais je suis entrée dans une relation toxique avec ce logiciel et je me retiens pour ne pas regarder compulsivement tout un tas de vidéos détaillant ses fonctionnalités.

Vivement les vacances
Bref, dans cet état addictif, qui finira par passer, j’ai eu un peu de mal à me concentrer cette semaine. J’avais pas mal de choses à penser et l’écriture a été reléguée en bas de mes priorités. Dimanche dernier, je vous parlais de la joie que j’avais éprouvée en faisant les corrections de mon chapitre 5, malheureusement ça n’a pas duré et j’ai eu beaucoup de mal à entamer les corrections du chapitre 7. Ici, il s’agit presque de le réécrire intégralement donc je me retrouve dans la peau de l’écrivaine du premier jet, très tentée de trouver mes idées en faisant marcher mes personnages avant que les scènes ne commencent. Pour rappel, c’est ma fâcheuse habitude et ça produit beaucoup de déchet.
Il se trouve que nous avions parlé de ça au cours de la dernière réunion de mon cercle littéraire. Mes camarades s’étaient amusés que je fasse marcher mes personnages à défaut de pouvoir marcher moi-même pour rassembler mes idées, j’y ai donc prêté attention et je me suis retenue de commencer ma scène trop tôt pour ne pas être poussée à combler ce temps de moments vides. J’ai commencé presque directement dans l’action et je me demande maintenant si ça ne va pas un peu trop vite, mais je m’en soucierai quand j’aurai fini de jeter sur le papier dématérialisé cette deuxième version de chapitre. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai réussi à me débloquer et je me suis arrêtée au milieu d’une scène pour que la reprise soit plus facile jeudi prochain. Même si cette semaine de travail artistique a été assez peu satisfaisante dans l’ensemble, j’ai tout de même réussi à avancer.
Je ne sais pas vous, mais la fin d’année ne me motive pas du tout à travailler. En ce moment j’ai plutôt envie de passer mes après-midis à manger des gâteaux en bouquinant et le fait de consacrer mes deux dernières journées avant le week-end à l’écriture est une excellente idée. C’est beaucoup de travail d’écrire un roman, mais je trouve ça quand même drôlement moins fastidieux que de paramétrer une extension Wordpress de boutique en ligne ou d’essayer de comprendre les subtilités de la TVA (pour l’instant je n’ai toujours rien compris). Comme, arrivée au mercredi, j’en ai déjà marre de bosser, l’introduction de l’écriture agit comme une transition douce vers le week-end et je m’auto-congratule pour cette idée. Mon plus grand plaisir en ce moment : remballer clavier, souris et deuxième écran dans un placard pour libérer ma table pour le week-end. Il n’y a rien qui me crie plus “DÉTENTE” que ça.
Bref, je fatigue, je n’ai pas le temps de faire tout ce que je voudrais : le refrain classique de tout adulte dans une société capitaliste.
D’ici à ce qu’on s’en sorte, je vous remercie de m’avoir lue.
À dimanche prochain.
Cette semaine sur le blog
CMS pour content management system soit un système de gestion de contenu informatique.