Mon programme d’écriture des vacances
Parce que chacun·e sait que les vacances sont faites pour travailler (non)
Ça y est, à l’heure où vous lirez ces lignes, je serai en vacances en famille, prête à passer dix jours dans un charmant village du Perche, plus particulièrement dans une maison qui a déjà joué un grand rôle dans l’aboutissement de mes projets littéraires depuis six ans.
J’espère que vous l’aurez compris en me lisant depuis un an de lettre hebdomadaire, je ne suis pas du tout une adepte de l’excès de travail. Mes proches en sont témoins, je suis celle qui les incite à moins en faire, à se reposer et à ne surtout pas se laisser exploiter, que ce soit par leur patron ou par eux-mêmes. Ma philosophie de vie consiste à profiter de l’existence au maximum et donc à savoir doser entre le travail nécessaire à vivre confortablement (que ce soit matériellement ou psychologiquement) et le nécessaire loisir (peut-être même la nécessaire oisiveté), lieu de résistance individuelle au sein d’une société capitaliste. Ne croyez donc pas que j’exalte le fait de travailler en vacances quand je vous parle de mon programme d’écriture de Noël.
Néanmoins, mon expérience de l’écriture romanesque fait que je sais qu’il vaut mieux éviter de faire des pauses lors de certaines étapes clés de l’écriture quand on peut s’en passer (je veux dire par là quand notre santé mentale ne l’exige pas). À titre personnel, je préfère par exemple écrire un premier jet sans longue interruption quand c’est possible (comme je déteste cette étape déjà extrêmement longue en ce qui me concerne, je tiens à l’allonger le moins possible) et je préfère également me plonger dans les corrections d’une traite pour rester immergée dans l’histoire que je suis en train de construire.
Je l’ai déjà écrit, l’étape des corrections d’un roman est celle qui m’exalte le plus, et à vrai dire celle qui me fait recommencer l’aventure alors que l’étape du premier jet me donne systématiquement envie d’abandonner l’écriture à jamais. C’est le moment où je commence à voir mon histoire, à comprendre mes personnages et à aimer ce que je fais. En ce moment, les corrections du premier tome des Mirages d’Abalon sont un régal. Si je peux ponctuellement galérer sur certains chapitres, j’ai globalement l’impression d’améliorer un matériau très médiocre et je trouve ça satisfaisant. Vous me pardonnerez cette analogie prétentieuse, mais je trouve que c’est un peu comme transformer du plomb en or avec la dimension magique que cela comporte.
Bref, je suis en plein milieu des corrections de mon roman, j’y prends du plaisir (alors même que je ne leur accorde que deux jours par semaine) donc j’ai envie de profiter de mes vacances pour leur consacrer un peu plus de temps.
Ce qui change entre l’écriture chez moi et l’écriture en vacances, c’est ma routine. En vacances, je ne mets pas de réveil, je traîne et j’écris dans mon lit jusqu’à environ midi, heure à laquelle j’estime qu’il est temps de se préparer et de faire des trucs du reste de ma journée. Contre toute attente, ces sessions d’écriture au lit se sont avérées très fructueuses, que ce soit pour les corrections de mon premier roman1 ou pour la fin de l’écriture du premier jet des Mirages d’Abalon l’année dernière à la même période. Changer d’environnement et de routine peut vraiment faire des miracles sur l’énergie et la créativité. Au cas où, si vous ne l’avez jamais tenté, je vous conseille d’essayer.
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Comme je suis du genre à avoir envie de faire plein de trucs divers pendant mes vacances (finir mon pull en cours, faire des modifications sur une robe de bal à crinoline, apprendre la broderie médiévale, dessiner tous les jours…) et comme par ailleurs j’attache aussi beaucoup d’importance au fait de me reposer (faire la sieste, lire, rerereregarder la Communauté de l’Anneau…) j’essaye d’avoir des objectifs à peu près raisonnables.
En l’occurrence, mon objectif ambitieux est d’arriver à corriger trois chapitres avant mon retour en Provence (les chapitres 8, 9 et 10), sachant que si je ne termine qu’un seul chapitre, ce sera déjà super.
Mon second objectif d’écriture des vacances, je vous en parlais la semaine dernière,
est de préparer ma candidature pour la résidence d’écriture de La Marelle en 2026. La date limite est le 15 janvier et même si j’ai une idée générale de ce sur quoi je voudrais travailler pour mon projet de roman graphique, je n’en suis pas encore à l’étape où je peux réussir à l’expliquer efficacement dans une lettre de motivation.
En principe, j’aime bien écrire des lettres de motivation (quand je suis vraiment motivée), mais quand il s’agit de présenter quelque chose de personnel et important pour moi, ce n’est pas la même histoire. J’ai par exemple détesté écrire les lettres d’envoi de mon premier manuscrit à des maisons d’édition il y a deux ans et je ne sais toujours pas vraiment comment rédiger ce genre de courrier.
Mais bref, l’enjeu n’est pas si important que ça puisque, que je puisse partir en résidence de création ou non, façonner le projet va me donner envie de le mener à bien de toute façon. Pour l’instant, je commence à imaginer un truc autour des maisons abandonnées et de l’exploration urbaine (la vérité c’est parce que j’aime dessiner des maisons), mais je vous en dirai plus une prochaine fois. Pour l’instant, je reste concentrée sur les Mirages d’Abalon.
Je m’arrête ici. Il n’y aura pas de lettre dimanche prochain et je n’ai pas encore décidé si je reprends les envois le 5 ou le 12 janvier. Dans tous les cas, si je vous manque, sachez que les publications sur le blog continueront, elles, pendant les vacances.
Bonnes fêtes, bonnes vacances et à l’année prochaine.
Cette semaine sur le blog
L’article de la semaine est consacré à l’une de mes dernières lectures : Autour de la France de Flora Tristan, qui date de 1844. J’ai beaucoup aimé découvrir la personnalité de Flora Tristan et la société française des années 1840. C’était beaucoup trop passionnant pour que je n’essaye pas de vous donner envie de le lire. Vous me direz si j’ai réussi. 🤓
Des traces toujours disponible en ligne et parfaite lecture sans enjeu des vacances à mon humble avis.